Je me tenais là, dominant la place de l’EUROPE , perdue dans mes pensées.

Mes journées étaient rythmées par les scénettes du théâtre à ciel ouvert qu’est la terrasse du BIVOUAC.

J'étais le seul public de ces “comédiens” qui, le temps d’un café, jouaient le rôle de leur vie, mêlant rires, conversations joyeuses, secrets à voix basse et silences.

Mon créateur, SCAF, m'avait peinte, à la vue de tous, sur le rebord d’une fenêtre. Il m'avait attaché les ailes pour que je ne m’enfuie pas, mais j’ai pourtant disparu.

Il y a quelques semaines, des échafaudages ont élu domicile, juste devant ma fenêtre, rue GENERAL COLAUD.

Des hommes sont venus recouvrir mon ciel de poussière et de peinture neuve.

On m’a effacé… mais pas oublié.

Car un ange ne disparaît jamais vraiment : il reste dans la mémoire de ceux qui l’ont croisé, et dans les pas de ceux qui le cherchent encore.